Située dans le quartier de Santo Cristo (Centro - Rio de Janeiro) l'ancienne usine de bonbon et chocolat Bhering a récemment fait peau neuve, muant de friche industrielle à lieu d'accueil et de création pour les artistes Cariocas.
En 2008 quelques artistes ont commencé à y installer leurs ateliers, et alors qu'en 2012 ils étaient menacés d'expulsion par des promoteurs immobiliers, la ville de Rio a décidé de définitivement consacrer le lieux à l'accueil d'artistes. Cette initiative s'inscrit dans la volonté de revitalisation de l'ensemble de la zone portuaire de Rio le long de Centro (Projet de Rio Porto Maravilha), et permet de créer un pôle d'art, avec le lancement en 2009 de la foire international d'art ArtRio non loin, praça Pier Mauá.
La Fabrica Bhering accueille aujourd'hui une dizaine de petites entreprises et une cinquantaine d'ateliers d'artistes qui ce week-end (les 13 et 14 septembre) ouvraient leur porte au public.
On déambule dans des petites rues tortueuses de Santo Cristo avant de tomber nez à nez avec ce monstre grisâtre, mélange de verre, de béton et de brique qui ne ressemble à rien d'autre qu'à une friche.
On pénètre alors par le parking de l'ancienne usine et découvre un ascenseur aux antiques grilles coulissantes, sorte de monte charge hors d'âge.
"Poids maximum autorisé: 3 personnes". Une dizaine de personnes en descendent, on monte... démarre alors l'ascension couinante des 7 étages de la fabrique.
Dans l'usine une bonnes partie des imposantes machines importées de Suisse au 19ème siècle ont été conservées. Elles intriguent et fascinent par leurs formes... on imagine rêveur le chocolat chaud liquide dans de grands chaudrons en fonte. Les artistes eux les utilisent parfois comme support allant jusqu'à intégrer leurs oeuvres dans les machines ou vis et versa.
Que ce soit dans un coin de bâtiment dans lequel on a créé de nouvelles ouvertures dans les murs, une passerelle entre deux halls remplis de machines, ou sur les toits chaque artiste se réaproprie l'espace à sa manière. Avec 25000 m2 il y a de quoi faire! Ces grands espaces hauts de plafond, cette lumière, ces perspectives sur l'intérieur et l'extérieur laissent rêveur ceux qui comme moi passent 10 heures par jours dans des "Open space"...
Dans l'atelier de Joana Cesar j'observe des lettres d'un alphabet étrange mais qui me sont familières, ce sont les mêmes qui apparaissaient sur le viaduc de la périmétrale (avant qu'il soit récemment détruit). C'est en effet elle qui a inventé cet alphabet pour écrire ses secrets un peu partout dans la ville, et qui a peint le monstre urbain de la zone portuaire... Je prends rendez-vous pour retourner l'interviewer plus tard :)
Renato Mosci nous invite à jouer avec son Baby Foot version futebol na rua...
Maria Eugênia Baptista au milieu des pages de ses agendas des 18 dernières années.